Mise en scène : Candice Tissier et les comédiens amateurs adultes
Interprétation : comédiens amateurs adultes.
Avec : la Grand-mère (Nadine Couturier), Néné, sa fille (Edith Jomard). Les petits-enfants de la Grand-mère : Gabi (Hélène Vigneaux), Marito (Cyrille Broilliard), Damián (Laurent Labreur), Verónica (Stéphanie Labreur), Hernán, chauffeur de Verónica (David Linck).
Théâtre argentin : premier épisode !
En 2001, l’Argentine est secouée par une crise économique et sociale sans précédent. Metteurs en scène, comédiens et auteurs se mobilisent et créent sans relâche pour résister. Cette résistance a été à l’origine de ce que l’auteur Rafael Spregelburd nomme « la liberté de la défaite », c’est-à-dire la liberté de réinventer.
De la tourmente ont surgi de nouveaux questionnements.
Face à une réalité qui n’est plus que chaos, comment l’artiste peut-il se positionner ? Que faire quand on a cessé de croire aux changements, aux discours, à la politique ? Face à la crise, nombre d’hommes de théâtre, notamment les auteurs, se détournent du réel pour créer un monde propre, microcosme dont chacun use pour mieux aborder la réalité et traduire dans l’écriture le malaise prégnant de la société.
Claudio Tolcachir a trente ans et s’installe avec une troupe de jeunes acteurs au cœur de Boedo, un des quartiers typiques de Buenos Aires.
Là, il ouvre un espace de travail, un lieu de recherche dans lequel tous décident du type de théâtre qu’ils veulent faire.
C’est ainsi que naît Timbre 4, la compagnie et le théâtre que dirige Claudio Tolcachir.
Dans Buenos Aires émergent en permanence ces utopies. La création théâtrale, foisonnante, révèle une multitude de poétiques.
Pour l’acteur, un nouveau rapport au texte.
Dans le théâtre argentin, le texte n’est pas un objet littéraire mais émane avant tout de corps en alerte, d’expressivités singulières et est chargé des intensités du moment, en lien direct avec le temps réel.
Le rapport premier des acteurs avec le texte est oral, physique, incarné, sensoriel, émotif. Cette relation au texte traduit une pensée profonde sur le théâtre, un désir féroce d’en faire le champ de la vitalité même, immédiate, affirmative, parcouru d’intensités hétérogènes.
Une famille au bord de la dissolution. Les Coleman : la grand-mère, la fille et les quatre petits-enfants cohabitent dans le dénuement. Chacun s’y construit un espace personnel toujours plus difficile à délimiter. La maison où ils vivent les protège du monde mais les enferme et les contraint à la plus grande solitude. La solitude partagée avec ceux que l’on est condamné à aimer…